top of page

Côte d'Ivoire

Le 3 octobre 2024 - Dans le projet "Dialogue avec l'invisible" de Jialba une exposition à Abidjan dans La Rotonde des Arts avec la rencontre de l'artiste Allé Assi.

Conversation
Jialba – Allé Assi

L'exposition se déroulait en 4 thématiques:

Partie 1 :  Instants d’Ivoire

« Un hommage à Abidjan, en restituant quelques moments de la vie quotidienne ivoirienne par ces instantanés dilués, floutés, embués dans un nuage de couleurs et traduisant cet univers onirique où le réel est aspiré par l’invisible.
Tout est dans l’instant fugitif, celui où dans l’ordinaire surgit un monde extraordinaire qui rend visible la trame universelle du vivant dans une métaphysique du rythme comme se plaisait à le rappeler Senghor,
« une architecture de l’être. »

« J’ai devant les yeux une pièce de velours noir et par moments elle se déchire, et derrière ce velours noir il y a de l’or pur. »

Christian Bobin

 

Partie 2 :  Polarités et Temporalité

Deux forces antagonistes nous sculptent de part et d’autre depuis la fécondation. D’une part, la recherche de l'idéal et d’autre part, la tendance rationnelle et terre à terre. Ces forces agissent sur le mental, l’émotionnel et la volonté, et sont liées à la temporalité. Le présent comme point de rencontre où notre existence se déploie, où le passé et le futur convergent dans une expérience immédiate du monde et de nous-mêmes.
C'est dans le moment présent que nous pouvons accéder à des niveaux plus profonds de réalité, en nous connectant à notre être intérieur et en voir les manifestations tangibles dans le monde visible, telles que les synchronicités, ces coïncidences significatives qui semblent aller au-delà de simples hasards et qui donnent un sens limpide à nos actions.

« Le siège de l'âme se trouve là où le monde intérieur et le monde extérieur sont en contact. Là où ils se pénètrent, il est dans chaque point de l'interpénétration. »

Novalis - Poésie, réel absolu, 1797

Partie 3 :  Horizons et Verticalité

Un concept riche qui a été abordé par de nombreux philosophes et qui explore la manière dont l'horizon de notre expérience conditionne notre perception et notre compréhension du monde. La possibilité d'une transcendance de cette horizontalité par une forme de verticalité représente la dimension spirituelle de l'existence humaine. L'individu s'élève alors au-dessus de son horizon personnel et collectif et reconnaît son rôle central dans l’humanité.

 

 

 

Partie 4 :  Écritures, traces de mémoire

Des arabesques imprégnées de photographies d’aquarelles délivrent leurs messages indéfinissables venu de l’inconscient, en mémoire de lointains passés. Une quête d’Identité, de racines, de sources.

« L’écriture automatique et les récits de rêves présentent l’avantage de proposer une clé capable d’ouvrir indéfiniment cette boîte à multiple fond qui s’appelle l’homme. »

André Breton - Dictionnaire Abrégé du surréalisme, 1938


Extrait du catalogue de l'exposition:
Texte de Yacouba Konaté curateur de l'exposition, docteur d’État de l’Université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne et professeur de Philosophie à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan.

« José Ignacio Alvarez Baranga, dit « Jialba » est un artiste espagnol pluridisciplinaire originaire de Galice. Il vit et travaille à Bruxelles. Jialba, est venu, comme il le dit lui-même « sur la pointe des pieds ». Non pas pour éviter de troubler quelques sommeils dogmatiques, mais par respect pour l'esprit des lieux, l'esprit de l'Afrique, je cite, « une terre tellement piétinée », qu'il tient pour « une source primordiale de l'art et de l'histoire de l’humanité ».
Jialba est un artiste confirmé, connu et reconnu dans les cercles professionnels de l'art contemporain en Europe et il vient « causer », converser avec Allé Assi, un jeune artiste ivoirien dont les états de service, sont des plus prometteurs.


Bienvenu à Jialba. Merci d'avoir effectué le déplacement de Bruxelles à Abidjan, de la Belgique en Côte d'Ivoire. Une parole de l'Afrique de nos cœurs dit : « le pied va où le cœur est déjà ». Une autre du même registre précise que « c'est le pied et non la bouche qui trace le chemin de la parenté et de l'amitié ». Au visiteur qu'il accueille, l'hôte offre de l'eau avant de bienvenue, puis l'invite à « donner les nouvelles » dont il s'instruit.
Appliquées à notre vie quotidienne de citoyen inégaux dans un monde relativement unifié par la logique implacable de la globalisation, ces paroles de sagesse autorisent à dire que c'est le pied, c'est-à-dire l'approche et le contact réel et non les convenances distancielles qui génèrent et cultivent l'amitié, la fraternité, la convivialité.


Le capitalisme numérique isole les gens et propose l'économie du déplacement, de la rencontre. Plus les hommes, les femmes s'isolent, plus ils deviennent des clients addictifs des réseaux sociaux, des téléconférences, des ventes et lignes, etc. Plus, nous nous soumettons à l'ordre des communautés virtuelles, plus nous perdons la capacité de nous concentrer. Faire bref, être réactif deviennent des modes de présence qui en ajoutent à l'omniprésence virtuelle des avatars des avatars de tous et de chacun. Et Vlan ! Les émoji stéréotypés et les réponses préfabriquées vous pressent de valider les réponses prêtes à parler pour vous, « sans frais ». Dans les cafés, les maquis, les restaurants modestes ou huppés, il est loisible de voir des parents, des amis, des amants assis côte à côte ou face à face chacun plongés dans les  profondeurs de la surface de son petit écran plasma.
Les échanges de messages soignent peut-être la solitude, mais la guérissent-ils ? On peut être ensemble et rester seuls. La communication n'est pas la conversation et pire, la communication peut congédier la conversation qui suppose de prendre le temps d'écouter l'autre, de lui parler et d'interagir. La conversation se préoccupe de l'effectivité des contacts, des échanges, de la qualité de la connexion y compris la langue et le niveau de langue. Elle favorise la rencontre en tant qu'opportunité d'expériences vécues.


Les historiens de l'art classent souvent les tableaux selon trois grandes rubriques : le portrait, le paysage et la scène de genre. Au titre des scènes de genre, il y a des scènes de conversation, où I’on voit des personnes socialiser. La présente exposition n’accroche pas en particulier des scènes de conversation. Elle se veut elle-même conversation. Les artistes sont des vecteurs de conversation. Les artistes sont des vecteurs de conversation. Jialba est en conversation réflexive avec le peintre russe Kandinsky mais aussi avec les philosophes Husserl (Allemagne) et Souleymane Bachir Diagne (Sénégal) qui nourrissent ses pensées autant que ses options artistiques et humaines. Ses créations (dessin, peinture, photographie ...) en prise avec le visible et l'invisible, la lettre et le chiffre, la spiritualité interroge le sens de la vie, le monde tel qu'il va et où il va. Jialba n'est pas à son premier voyage en Afrique. En témoigne, la série d'œuvres intitulée Présence Africaine où il nous ouvre quelques pages de son carnet de notes de ses séjours précédents. Et on peut noter que les scènes qu'il peint, les portraits qu'il restitue ne le sont Jamais du point de vue de « l'universalité de surplomb » qui selon Souleymane Bachir Diagne reste maculée de la logique de la domination, à la différence de « l'universalité horizontale » qui se dissipe dans une expérience de la rencontre et de la fraternité partagée.


Le voisinage dans l'espace de la présente exposition entre Jialba et Allé Assi, deux artistes relevant d'univers, de générations, de disciplines plurielles, se veut une mise en œuvre, modeste mais déterminée, de la nécessité de la rencontre des cultures et des imaginaires dans un monde de plus en plus troué par les offensives des extrémismes violents, les appels à la haine, les intolérances quant aux différences socio-culturelles. Heidegger enseignait que petite distance n'est pas encore proximité, mais que petite proximité, n'est pas nécessairement éloignement. Puisse la petite proximité créée ici entre Jialba et Allé Assi inciter, appeler, favoriser, ressusciter d'autres conversations passées ou à venir pour une intelligence effective et une mutuelle compréhension entre l'ensemble des êtres sur la terre des hommes. »

Yacouba Konaté, septembre 2024

 

Un grand merci à tous les participants qui ont fait du Cocktail de Networking , tenu le jeudi 17 octobre 2024 à la galerie d'art La Rotonde des Arts , un moment d'échange fructueux !

​​

Cet événement a été l'occasion de rencontrer l'artiste Jialba et l'artiste ivoirien Herbert Allé Assi, dont les œuvres sont tout simplement captivantes !

L'exposition « Conversation Jialba-Allé Assi » remercie l'Oenophile Côte d'Ivoire pour son sponsoring !

Un remerciement tout particulier à S.E. Mme Carole van EYLL , l'ambassadeur belge de Côte d'Ivoire , pour sa présence !



BELUCI Chambre de commerce belge et luxembourgeoise en Côte d'Ivoire

© 2025 by jialba

bottom of page